Sophia El Bahja et Rita L’Oujdia revisitent l’esthétique visuelle des icônes de la pop Arabe

AartsMode

1 juin

La photographe Sophia El Bahja et la chanteuse, auteure-compositrice et interprète, Rita L’Oujdia signent la série photo digne d’une pochette d’album A Glamorous Reclamation of Arab Femininity.

Alors oui, Rita (qu’on interviewait en novembre dernier pour la sortie de son EP h.u.b) est née au début des années 2000, mais il y a des époques qu’on n’oublie pas, même si on ne les a pas vécues à proprement parler. Il y a des jaquettes de cassettes, des clips et des voix qui ont bercé plus d’une génération après leurs sorties. A Glamorous Reclamation of Arab Femininity convoque ainsi l’univers affectif et reconnaissable de la pop arabe des années 1990. Au travers de cette série, les icônes Nancy Ajram, Carole Samaha ou encore Hiba Tawaji ne sont pas des figures d’archives, mais des présences vivantes. “Il y a quelque chose dans cette décennie” raconte Rita dans le texte accompagnant l’édito, “qui me paraissait incompris, audacieux et chargé d'émotion, d'une manière qui reflétait la façon dont j'essayais de me comprendre moi-même.” L’Oujdia et Sophia El Bahja explorent les traces sensibles de cet héritage : ce qui reste sur le corps, dans la voix et dans les textures.

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Parmi les pièces les plus symboliques de la série figure une chemise imprimée léopard issue de Laroussi, la marque récemment lancée par la mère de Rita. Un clin d’œil à ces vêtements qu’on a parfois appris à éviter, mais qui deviennent ici des marqueurs de fierté. “En la portant, j'ai eu l'impression de franchir un cap” confie-t-elle. “C'est un imprimé que l'on m'a appris à éviter. Mais aujourd'hui, c'est devenu une déclaration de fierté, de possession des parties de nous-mêmes qui étaient autrefois incomprises.”.

Les figures évoquées dans l’édito incarnent des façons d’être, de chanter, de se tenir, qui continuent d’influencer. Les voix de femmes dans les musiques arabes ont souvent permis de transmettre des récits personnels et collectifs, parfois en marge des normes sociales établies, tout en jouant avec les limites imposées par leur époque. Rita s’inscrit donc dans cette continuité avec panache : “Les femmes arabes ont toujours été audacieuses. Elles ont été des femmes d'affaires, des artistes, des leaders, tout en étant glamour” affirme-t-elle.