Louaichy fait du tee-shirt à message un statement
Le tee-shirt “ALL MY EXES LIVE IN MOROCCO” de la marque éponyme de Zina Louhaichy revient pour un second drop capturé dans des lieux de New York emblématiques pour l’artiste.
Crédit photo : Louhaichy
On vous parlait déjà de Zina Louhaichy à l’occasion de la sortie de deux séries d’auto-portraits célébrant ses héritages New-Yorkais et Marocain. Une interview que Zina commençait d’ailleurs par ces mots : “Ma culture est dans tout ce que je crée.”. Il est vrai qu’insuffler de sa culture dans tout ce qu’elle fait est désormais devenu la marque de fabrique de l’artiste, et ce nouveau drop ne fait pas exception. Avec “ALL MY EXES LIVE IN MOROCCO”, Zina Louhaichy signe bien plus qu'un simple tee-shirt à message. Derrière l’humour apparent de cette phrase sérigraphiée sur coton noir ou blanc, l'artiste new-yorkaise met en scène son rapport à l'identité et au besoin de connexion. Lorsqu’elle explique son choix de cette phrase, Louhaichy est claire : “ALL MY EXES LIVE IN MOROCCO says everything about my humor in one sentence. It’s bold, unapologetic, and a conversation starter.” (“ALL MY EXES LIVE IN MOROCCO dit tout de mon humour en une phrase. C'est audacieux, sans complaisance, et cela permet d'engager la conversation”). Une accroche directe, mais surtout un outil de conversation. Car l’ambition de Louhaichy n'est pas simplement de faire sourire, mais de créer des ponts entre les cultures, d’ouvrir des espaces où les récits minoritaires peuvent se raconter, parfois à partir d'une simple blague. Le drop du tee-shirt, relancé pour une seconde édition, prend place ainsi dans une démarche bien plus large : celle de tisser, pièce par pièce, une communauté à laquelle elle-même a longtemps cherché à appartenir.
Crédit photo : Louhaichy
New York comme carte postale personnelle
Pour illustrer ce slogan, Louhaichy a construit un récit visuel à travers quatre lieux emblématiques de sa propre enfance new-yorkaise. Chaque décor raconte une mémoire, une scène ancrée dans une expérience vécue. Le salon de manucure, d’abord, témoigne de ces après-midis des années 2000 passés avec sa mère, dans l’ambiance très codée des nail salons de la ville. C’est ici qu’enfant, elle observait les adolescentes et les dynamiques sociales propres à ce type d’espaces communautaires. Dans la scène qu’elle a mise en image, le décor devient presque théâtral : discussions en darija approximatif, bulles de chewing-gum éclatantes, et nail tech silencieuse, composent un tableau inspiré du quotidien, mais légèrement amplifié. Le Lower East Side prend ensuite le relais, avec Ayah El Abdul soufflant une bulle tandis que les deux filles à l’arrière remettent du rouge à lèvres et se liment les ongles. Un quartier où elle dit avoir appris ce qu’implique de vivre à New York : “Growing up in NYC, you learn to put on a mask outside — to protect yourself because you don’t wanna get messed with.” (“En grandissant à New York, tu apprends à mettre un masque à l'extérieur pour te protéger, parce que tu ne veux pas qu'on te cherche des ennuis.”).